Virâsana, dit “la pose virile”

Je vous présente Virâsana, dit la pose virile en français. On peut aussi le trouver sous le nom de Guptâsana, dit la pose secrète.

Je vais le présenter comme un étirement, il est fabuleux mais peu connu, d’où l’idée de cet article. Il cible majoritairement les zones / articulations suivantes :

• hanche (coxo-fémorale)
• sacro-iliaque
• lombaires

Mais une des grandes particularités de cette pose est son alternative, réservée aux hommes, qui l’a fait hériter du nom de pose virile. Vira signifie homme, guerrier, héros en sanscrit. Gupta signifie caché, secret.

Mais avant de rentrer dans les détails, tu trouveras le tutorial de comment effectuer cet étirement, ainsi que les explications incroyables de cette position et de sa version “secrète” dans ma vidéo YouTube ci-dessous :

https://youtu.be/cNcyGQQgjNk

Pourquoi effectuer cet étirement ?

Premièrement et simplement car il étire et permet de bénéficier des innombrables effets positifs des étirements, allant de l’effet relaxant générale, à l’amélioration de la microcirculation, la réduction de la tension, la diminution de la raideur musculaire, l’apaisement du système nerveux lié aux muscles étirés, l’amélioration de la longueur du muscle étiré et j’en passe.

 

Mais cet étirement est unique en son genre et utilisé pour certaines pathologies :

1. les sciatiques et lombalgies (douleurs dans les lombaires)
2. les troubles d’hormones masculines

 

Parlons sciatique et mal de dos

Je place cette pose, cet étirement, dans la famille de ceux qui agissent sur la partie postéro-latérale de la hanche comme le pigeon, la figure 4, ou le 90/90, certaines torsions (comme ardha matsyendrâsana). Ils ont une action assez forte sur les extenseurs et rotateurs externes de la hanche, c’est-à-dire des muscles fessiers. Il agit donc sur le piriforme qui est un muscle souvent étiré dans les sciatiques car un piriforme tendu et contracté peut faire pression sur le nerf sciatique qui le traverse.

De fait, cet étirement agit sur les articulations sacro-iliaques et donc impacte aussi le bas du dos. Si on poursuit cette chaîne un cran plus loin, cela affectera alors le psoas, le carré des lombes et le diaphragme car ils sont tous intimement liés. L’impact peut être d’autant plus fort sur ces derniers muscles que tu vas bien utiliser la respiration pour vivre et bénéficier au mieux de cet étirement.

C’est tout simplement ainsi qu’il peut aider dans le cadre des sciatiques et du mal du dos. Mais pourquoi faire cet étirement plutôt qu’une figure 4 ? Et bien car chaque étirement cible, affecte le corps un peu différemment, touche certaines fibres via certains angles un peu différemment. À ce titre il est bon de toujours explorer les étirements et les positions. Un étirement d’apparence similaire peut avoir un effet assez différent sur soi. C’est pourquoi j’encourage l’exploration. Cet étirement peut donc être vu comme une évolution, une progression ou simplement une variation par rapport à la figure 4 ou un 90/90 classique.

Elle a toutefois un aspect unique : la position des hanches l’une par rapport à l’autre. Dans tous les étirements que j’ai mentionné, on se retrouve avec la hanche en flexion et rotation externe et avec plus ou moins d’abduction. Ce qui change le plus est la position du tronc par rapport à la gravité et la position de l’autre hanche. Et c’est une différence majeure car l’autre hanche va positionner / bloquer le bassin et modifier l’impact de l’étirement sur la hanche ciblée. Et la position des hanches dans Virâsana est unique (et difficile, d’où la technique du bloc de yoga que je présente dans ma vidéo). La position n’est pas facile mais on peut y progresser doucement, et les effets sur la hanche et le bas du dos en valent la peine !

J’ai découvert cette pose via le travail de André Van Lysebeth, mon auteur préféré de Hatha Yoga. À bien des égards, cet homme a rendu ma vie meilleure grâce à ces livres et j’ai beaucoup de gratitude pour lui. Merci André 🙏.

Selon lui, et d’après les témoignanges de ces élèves, cette pose à aider de nombreuses personnes souffrant de sciatiques, lombalgies et pathologies discales lombaires. Voici un extrait de témoignage tiré d’un de ses livres :

 

“Trois semaines plus tard se déclenchait la crise aiguë de sciatique qui m’immobilisa pendant plusieurs jours au lit. […] Aucun traitement n’y fit ! Les douleurs s’accentuaient de jour en jour, au point que je pouvais à peine marcher […] Cette forte crise a résisté 2 mois à tous les traitements […] Bref, la hernie discale dans toute sa splendeur.

On me suggérait l’intervention chirurgicale car, selon la Faculté, les crises reviendraient régulièrement. Pour éviter cette extrémité, je cherchai par tâtonnement, l’âsana capable de libérer mon nerf sciatique ou mon disque lombaire. Les torsions, comme par exemple Ardha-Matsyendrâsana, me soulageaient, mais c’était nettement insuffisant.

Et brusquement le miracle se produisit. D’un coup je me trouvai dans la posture — Virâsana — qui me soulageaient totalement ! Je l’ai pratiquée quotidiennement au début et à la fin de ma séance d’âsanas et, après trois jours, je ne ressentais plus rien lors de mes activités normales.”

 

Voilà je ne partage pas ce témoignage pour “vendre” cet étirement comme la panacée des sciatiques. PAS DU TOUT !

1. Toutes les sciatiques n’ont pas la même origine. Toutes les sciatiques ne se “soignent” pas avec un étirement du piriforme. Et jamais je ne recommanderai que ça à quelqu’un ou lui conseillerai de démarrer par ça. Je pense important d’aller travailler du côté des adducteurs et des rotateurs internes de la hanche pour libérer les fessiers et le bas du dos sans tirer dessus, en particulier en cas de douleurs aiguë. Il est ensuite temps d’aller explorer différents étirements et renforcements de la hanche et de la colonne.
2. Mais ce témoignage illustre bien comment cet étirement peut apporter quelque chose que les torsions et pigeon ne vont pas chercher. Et c’est pourquoi j’insiste dessus.

 

Parlons glandes génitales masculines

Il est évident que l’effet sur la hanche et le bas du dos intéressera tant les hommes que les femmes. L’aspect dont on va parler ici ne concerne que les hommes toutefois. Le nom de pose virile et de pose secrète vient du fait que dans la posture, on peut remarquer la création d’un petit espace entre le talon de la jambe repliée au sol et du périnée. Un espace caché assez grand pour y loger… l’organe viril. Cela sous-entend d’effectuer cet âsana nu. On place son organe viril dans ce creux avant de replier la deuxième jambe, qui vient ainsi comprimer la racine du membre viril (pas les testicules !).

 

Cette posture entraîne une compression sanguine qui limite / bloque l’afflux de sang dans l’organe virile. C’est quelque chose de toujours présent lors des étirements et comme cela n’est tenu que 30 secondes à 2 minutes en moyenne, cela ne pose pas d’inconvénient. André Van Lysebeth parle de maintenir la pose le temps de 20 respirations. Je rajouterai 20 respirations, amples et profondes : pas de précipitation, c’est un étirement, tu as le temps, relâche toi, la qualité du temps passé dans la position prime sur la durée totale passée dans l’âsana.

Dès que la posture est terminée, par réaction, un afflux considérable de sang est appelé pour irriguer toute la région. Tu pourras ressentir par une sensation de chaleur dans la zone, notamment dans les testicules. On comprend alors que cette pose à un effet “pendant” et “après”, sous l’angle plus endocrinien car selon André, cela stimulerait la production d’hormones mâles réjuvénatrices.

Je trouve cet aspect de booster sa testostérone naturellement assez intéressant même si je reconnais ne pas le faire, je reste habillé et cible l’effet hanche et bas du dos en priorité. Cela étant dit, j’ai 34 ans (à l’écriture de cet article), et je n’ai souffre pas d’une baisse de mes taux de testostérone dû à l’âge ou des facteurs environnementaux (je fais attention à mon exposition aux perturbateurs endocriniens et j’ai une vie saine qui soutien ma santé). Mais je pense que c’est une dimension à explorer pour un homme plus âgé expérimentant une baisse de ses taux d’hormones mâles. Bien entendu cette pose ne devrait pas être la seule piste exploré sur ce sujet mais c’est un bel outils, très très complet, à avoir dans sa trousse à outils.

 

Belle exploration et bon relâchement à tous.

Coach Paul